Il est de ces week-ends prévus depuis des mois, liste d'inscrits longue comme le bras et tristes échoués sur la plage excel de la liste d'attente...
Il est de ces week-ends organisés aux petits oignons où tous les voyants sont au vert, covoiturage, menus, hébergement.
Mais il est de ces années où la neige à profusion et les variations de température rendent le manteau neigeux instable, peu propice à la déambulation contemplative du polyathlète en quête de neige et de grands espaces.
Il est de ces années terribles où sur les épaules des présidents d'assos pèsent les décisions de faire passer la sécurité avant tout et ne pas risquer de placer leurs membres entre le couteau de l'avalanche et le pain grillé de la montagne.
Mais le polyathlète est versatile, des pentes immaculées de la Vanoise aux rives florissantes du lac le plus pur d'Europe, il n'y a qu'un pas. Des carres métalliques aux aéronefs tissés, qu'un saut... dans le vide.
J-1, sur les 21 inscrits restent une quinzaine de courageux, de fous peut-être, prêt à troquer leur week-end de ski de randonnée contre un week-end surprise, préparé "à l'arrache", comme les vieux polyathlètes en ont le secret. Quelques courses, trois coups de fil et hop, camping réservé, menus étudiés et pour les activités, "Inch'Allah" comme le diraient nos amis libanais (nos amis libanais ?).
D-Day, 10h, le groupe unique s'attaque aux pentes du massif des Bornes, direction le col de la Forclaz pour un picnic/spectacle à regarder les aéronefs décoller, à refaire notre monde à l'ombre d'un accueillant conifère.
Une petite (grande ?) ballade digestive là-haut puis la surprise arrive : Julien Escande, polyathlète de longue date, un de ceux "d'avant", de ceux qui partaient à l'assaut des roues de Christian et Nino les fondateurs, un de ceux que l'on accueille avec bonheur, respect et humilité. Ju' ne vient pas les mains vides, dans son (grand) sac, il porte un grand drap bleu/blanc/noir, un de ceux que les hommes-oiseaux utilisent pour conquérir le ciel, avec pour seul carburant celui offert par les forces de la nature. Coïncidence incroyable (vraiment ?), nous sommes sur le site de décollage le plus beau du lac (du monde ?) et les conditions sont idéales.
Trois personnes profiterons samedi d'un baptême, dont le dernier encadré par la patrouille polyathlète, président et trésorier aux commandes de leurs ailes solo sous les dernières lueurs d'une magnifique journée au Polyathlon, encore une !
Pour finir, Apéro-guitare, combo ultime pour embellir encore un peu l'alchimie de ce week-end. On chante, on danse, on boit, on rit, le temps n'existe plus.
J2, 7h30, on déjeune, on range et c'est parti. Le groupe se sépare, randonneurs et trailers (re)découvrent le Veyrier, grand classique annécien. D'en haut on voit des fous courir sur le goudron, un 'marathon' paraît-il... drôle d'idée.
Trois grimpeurs vont étudier pierres et mousses en couenne à Duingt, "ça s'amuse dans du 6b" ont-ils dit en rigolant... apparemment ils ont dépoussiéré le site !
Les derniers partent en vol de rando, sous-discipline du parapente qui consiste à randonner avec du matériel ultra-light et redescendre en volant. Le décollage du col des Frètes laisse rêveur... Séverine est décidée, 'plus tard' elle sera monitrice de parapente. Puis 2 autres passagers suivent, ce seront 6 baptêmes en 2 jours pour Magic'Ju' qui aura offert d'inestimables moments !
Goûter et baignade sur la plage de Menthon marqueront la fin de ce week-end 'de repli', finalement pas trop raté ! Maxi-rigolo, zéro bobo, contrat rempli !
Un immense merci à vous tous qui nous faites confiance, même dans la difficulté de devoir annuler un événement. Merci à vous tous pour ce que vous apportez à cette asso et à ses membres !
Dans ce monde où tout va mal, on parvient encore à vivre des instants de partage, de plénitude, des parenthèses dans nos vies effrénées, loin de l'argent et du stress, tout proche de ce que certains appellent "le Bonheur".
A bien vite,
Nico